lundi 10 mai 2010

Interview Robert Pattinson, Paris Match 2009

Voici un article / interview de Paris Match qui date de novembre 2009. Je ne l'avais pas encore lue/vue et je trouve qu'elle est pas mal...
NB for English reader: I'll make a quick translation later this week...

"ROBERT PATTINSON, UN GRAND SAIGNEUR

Dans «Twilight», son rôle a fait de lui une star. Rencontre avec le vampire chéri de ces demoiselles.
Interview Benjamin Locoge - Paris Match

Personne, il y a trois ans, ne le connaissait. A l’automne 2006, malgré un petit rôle dans «Harry Potter», Robert Pattinson voit déjà sa carrière vaciller : peu de propositions, un téléphone qui sonne rarement, une lassitude grandissante. A la même époque, «Twilight», le cycle romanesque de Stephenie Meyer, devient un phénomène aux Etats-Unis. Son histoire d’adolescente amoureuse d’un vampire fait vibrer le cœur des «teenage girls». Flairant le bon filon, Hollywood achète les droits et commence à travailler à l’adaptation. Catherine Hardwicke est choisie pour réaliser le premier volet de la saga. Kristen Stewart accepte le rôle de Bella, cette fille mal dans sa peau qui décide de rejoindre son père à Forks, une petite ville de l’Etat de Washington. Mais pour Edward, le vampire, personne n’a les dents assez longues. Hardwicke prend donc la décision de visionner tous les films pour adolescents sortis ces dernières années.
A commencer par «Harry Potter». «En voyant Robert, je me suis dit qu’il avait du potentiel, confiera-t-elle à “Vanity Fair”. Mais je n’étais pas totalement convaincue.» Pattinson croit à une plaisanterie quand son agent anglais lui demande de prendre l’avion pour Los Angeles. «J’étais assez surpris, mais je n’avais rien à perdre.» Lorsque l’acteur de 20 ans se retrouve face à Kristen Stewart, sa cadette de quatre années, l’alchimie est spontanée. «Kristen m’a dit que c’était le garçon avec qui elle se sentait le mieux. Robert a eu le rôle», confirme Hardwicke. A la sortie du film, en novembre 2008, le succès est immédiat, immense et démesuré. «Je me suis réveillé un matin, j’étais célèbre», admet Pattinson.
Partout dans le monde, «Twilight» fait tomber des records de fréquentation. Quelle lycéenne ne rêve pas de se faire croquer par Edward ? Même les mères de famille sont séduites. Avec Robert, elles ont trouvé un nouveau Leonardo DiCaprio, un nouveau Hugh Grant. Le phénomène Pattinson est né. Pour le jeune acteur britannique, la célébrité sera une lame de fond déstabilisante. «Avant “Twilight”, je pouvais aller au pub, jouer de la musique avec mes potes. J’ai vite compris que c’était terminé.» Le succès entraîne la mise en chantier immédiate du deuxième épisode. Le tournage a débuté dans les environs de Vancouver, en mai dernier, et s’est poursuivi à Montepulciano, en Italie, durant l’été. C’est là que les premières rumeurs sont apparues : Robert et Kristen ne seraient pas seulement amoureux à l’écran, mais aussi à la ville. Quoi de mieux pour le lancement d’un film ? Hollywood en aurait rêvé, Robert et Kristen l’ont fait ! Depuis, les fans suivent pas à pas leurs apparitions, surtout en cette intense période de promotion. Les paparazzis redoublent d’idées pour les traquer, mais aucun n’a encore réussi à prendre le cliché d’un baiser. Mise en scène extraordinaire ou romance naissante ? Telle était la question que la presse française rêvait de poser aux deux tourtereaux lors de leur séjour express à Paris, le 12 novembre dernier.
Mais les chefs de publicité hollywoodiens imposent des conditions drastiques pour les entretiens : un seul face-à-face par comédien, pas d’interview commune, des temps de rencontre ridicules (quinze minutes maximum) et, évidemment, interdiction d’aborder la vie privée des deux jeunes stars. «A la moindre interrogation intime, indique le cerbère avant la rencontre, je serai obligé d’interrompre votre discussion.» Robert Pattinson est bien là, vêtu d’un jean et d’une veste en tweed. Il ne porte pas de cape, ni de dentier de vampire. Dommage, il a l’air tellement dépassé par la folie ambiante...

Paris Match. Comment vivez-vous cette excitation permanente autour de vous ?
Robert Pattinson. J’essaie de dissocier le personnage que j'interprète du garçon que je suis dans la vie. Quand j’entends des centaines de filles crier “Edward”, j’arrive à faire la part des choses. Récemment, je tournais “Remember Me” dans les rues de New York, et j’avais l’impression d’être dans une convention de fans de “Twilight”. Dès que je sortais de la loge, c’était l’émeute, les filles hurlaient. C’était ingérable pour moi comme pour l’équipe. Mais ma plus grande crainte est de devenir totalement égocentrique. Je ne veux pas que mon état d’esprit actuel change. Edward, ce n’est qu’un rôle... Malgré toute cette folie, j’espère être resté le même. Quitte à me surprotéger.
Comment faites-vous ?
Il existe toujours des endroits où l’on peut vivre caché ! C’est un peu difficile parfois, et je fais très attention aux lieux que je fréquente. C’est un mode de vie compliqué, auquel je me suis habitué. Mon prochain film se fera dans le désert du Nouveau-Mexique. Cela me laissera la chance de devenir quelqu’un d’autre, de pouvoir créer un rôle sans la pression des fans.
Ce n’est pas une vie, à 23 ans...
Non, je vous le confirme. Mais cela fait partie du jeu. Certains ­acteurs prennent leurs rôles tellement au sérieux qu’ils deviennent leurs personnages. Moi, je n’ai pas l’intention de devenir un vampire... L’important, c’est d’être crédible. J’ai peur de stagner, de ne plus pouvoir évoluer. C’est très frustrant et dérangeant. Mais c’est à moi de gérer tout ce bazar...
On vous dit très seul depuis “Twilight” ; sans amis ou presque...
On dit beaucoup de choses... J’ai le même groupe d’amis depuis l’âge de 12 ans. Ils sont tous restés mes potes, mais je les vois peu car je ne suis quasiment plus jamais en Angleterre.
Comment comptez-vous vous construire une vie privée, vous marier ?
Bien essayé ! Pour l’instant, je ne sais pas. Tout cela est si prématuré... Quoi que je dise, quoi que je fasse, je suis sur mes gardes. J’espère que les choses vont se calmer. J’ai parfois l’impression d’être un surfeur sur le haut de la vague, qui ne sait pas s’il va tomber. Mais il peut aussi très bien s’en sortir...
Pour vous en sortir, il vous faudra d’autres rôles, d’autres personnages...
J’ai déjà tourné trois épisodes de “Twilight”. Le deuxième est sur les écrans, le troisième est prévu pour l’été prochain. Ensuite, nous attaquerons le quatrième et dernier volet, qui sortira à l’été 2011. Cela veut dire que, dans un an et demi, deux ans maximum, je pourrai quitter les habits d’Edward. Entre-temps, je participerai à deux films très éloignés de “Twilight”. Je vais pouvoir commencer à montrer une autre facette de moi-même. Je n’oublie jamais que mon métier, c’est comédien. J’essaie de m’améliorer, de ne pas tenir compte de ce qui se passe actuellement. Sinon, je serais déjà devenu fou. J’ai envie que les gens me voient enfin comme un ­acteur, et plus comme Edward.
Kristen Stewart est dans la même situation. Lui avez-vous parlé ?
Bien sûr ! On se parle tout le temps, nous sommes au cœur du phénomène...
La rumeur dit que vous allez tourner à Paris pendant trois mois, dès janvier. Vrai ou faux ? C’était le projet, mais le tournage se déroulera finalement à Budapest. Il paraît que cette ville ressemble à Paris, mais je sais que ce n’est pas la même chose ! Il s’agit de l’adaptation de “Bel-Ami”, un roman de Maupassant, auteur dont je n’avais jamais entendu parler. J’ai d’abord lu le script, puis le livre. J’ai adoré, mais je ne savais pas qu’il était aussi populaire en France ! Kristen ne sera pas de la partie. Je tenais à jouer avec une comédienne française. Du coup, j’ai rencontré pas mal d’actrices de chez vous. Elles étaient surprises que l’on tourne “Bel-Ami” en anglais...
Comptez-vous, comme on le dit, enregistrer un disque ?
J’écris des chansons, c’est vrai. Je vais enregistrer quelques titres dès que j’aurai terminé la promotion du film. Mais je le ferai avant tout pour moi. Je n’ai aucune envie de sortir un album avec un sticker “par le vampire de ‘Twilight’”! Si le disque sort un jour, il n’y aura ni mon nom ni ma photo sur la pochette. Le jeu est déjà biaisé. On ne m’écoutera ­jamais comme un artiste qui débute, mais comme l’acteur qui fait sa crise musicale. Avant d’être célèbre, j’adorais me produire dans les bars et dans les pubs. Ce n’est plus possible aujourd’hui. On m’attend au tournant...
On vous sent mal à l’aise avec la célébrité.
Je suis complètement flippé par tout ce qui m’arrive, je préfère ne pas y penser. Alors, je travaille. Sur un tournage, je suis un anonyme comme tout le monde. Le réalisateur reste le patron, tout le monde est sur un pied d’égalité. Et vous êtes coupé du monde. Le bonheur, en quelque sorte. "

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